Comment partir enseigner à l’étranger ?
Vous avez décidé d’écrire une nouvelle page de votre vie et d’aller voir si la vie de prof était plus douce sous d’autres latitudes ? Cependant, vous n’êtes pas encore sûr(e) de votre décision ? Vous ne savez pas comment faire ? Rassurez-vous, plusieurs moyens existent pour partir enseigner à l’étranger et dépendent de votre statut.
Pour les enseignants titulaires de l’Education Nationale entre les contrats d’expatriation ou de résident et les autres programmes spéciaux vous verrez que vous avez le choix.
Au contraire vous n’êtes pas titulaire de l’Education Nationale ? Vous n’êtes pas professeur des écoles mais sculpteur sur glace ? Quelle que soit votre situation, vous verrez qu’entre les contrats locaux, les missions associatives ou l’assistanat, il existe probablement un moyen de réussir votre reconversion dans l’enseignement à l’étranger.
Nous vous expliquons comment passer le cap et tenter l’expatriation ! Attention, ceux qui partent y prennent goût et ont souvent du mal à revenir 😉
Si vous êtes titulaire de l’éducation nationale
Vous avez roulé votre bosse dans l’enseignement et avez envie de nouveauté ? Vous voulez aller voir si les enfants sont plus sages ailleurs ? Alors, vous êtes peut être en train de chercher un moyen d’enseigner à l’étranger. Pour cela, l’école d’ailleurs vous donne les 3 principales pistes à explorer que sont les contrats d’expatriation et de résident ainsi que les programmes d’échanges.
Le Contrat d’expat’, un statut en or
C’est le grâal, celui que tous les professeurs (ou presque) qui souhaitent s’expatrier veulent avoir. Mauvaise nouvelle… Il coûte cher à l’Etat donc les conditions à remplir sont de plus en plus compliquées à réunir 🙁
Pourquoi c’est un contrat en or?
Le statut d’expatrié est le plus prisé, tout simplement en raison des nombreux avantages qu’il offre :
- Salaire double de la France (Jackpot si vous allez dans un lieu où le niveau de vie est inférieur !)
- Prime de mobilité (Double jackpot car elle n’est pas soumise à impôts !)
- Aides au déménagement
- Vous cotisez en France (Vous accumulez vos points retraite, vous bénéficiez du système de protection social français, …)
- Retour en France pris en charge (mais limité en nombre de fois)
Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?
Vous vous doutez bien qu’avec de tels avantages il y a des conditions plutôt strictes et des obligations à respecter. Il faut :
- Etre titulaire de l’Education Nationale depuis au moins 3 années
- Faire partie des postes de direction (CPE, directeurs, inspecteurs…) ou être professeur agrégé ou certifié.
- S’engager à promouvoir la culture française dans le pays hôte. Vous aurez donc plus de quantité de travail mais ce sera très intéressant car vous travaillerez en lien direct avec les services de l’ambassade.
Les postes en expatriation s’étendent sur 3 ans et ne peuvent être renouvelés qu’une fois. Ce qui signifie que vous devrez rentrer à un moment…
Comment postuler ?
Les deux organismes principaux pour présenter votre candidature à l’expatriation sont l’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger) et la MLF (Mission Laïque Française).
Auprès de L’AEFE
L’AEFE dépend du Ministère des affaires étrangères et travaille en étroite collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale.
Cet organisme lance ses campagnes de recrutement systématiquement au mois de Septembre pour la rentrée suivante, soit un an avant les prises de poste.
Pour postuler vous devez :
- Saisir votre dossier en ligne sur le site de l’AEFE. En plus des pièces obligatoires (Copie des diplômes, CV, Lettre de motivation manuscrite d’une page maximum, etc…) pensez également à fournir les attestations de formations ou autres diplômes obtenus pouvant jouer en votre faveur (BAFA, PSC1, TOEIC et pourquoi pas votre brevet de natation ou votre diplôme d’éclaireur scout…)
- Avertir vos supérieurs hiérarchiques de votre décision par transmission du dossier de candidature avec toutes les pièces justificatives.
- Envoyer le dossier assorti de l’avis de votre hiérarchie aux services compétents.
- Vous présenter à un éventuel entretien si votre dossier est retenu.
- Attendre le résultat de la Commission de délibération avant d’espérer partir au soleil !
Attention, pour postuler auprès de l’AEFE il faut vous armer de patience sont les candidatures ne sont pas centralisées. Ce qui signifie que vous dervez envoyer une candidature pour chaque établissement auprès duquel vous postulez. Un départ au soleil ça se mérite !
Auprès de la MLF
La Mission Laïque Française est une association loi 1901 qui s’est fixé pour objectif de promouvoir la culture et la langue française par le biais de son réseau d’établissements scolaires à l’étranger.
Les démarches d’inscription se font généralement vers fin Septembre pour la rentrée suivante.
Pour postuler vous devez :
- Remplir votre dossier en ligne sur le site de la MLF. Pensez à bien fournir toutes les pièces car un dossier incomplet est automatiquement rejeté.
- Payer les frais de gestion de dossier. Cela coûte environ 20 € mais les candidatures sont centralisées donc vous ne devez vous acquitter de cette somme qu’une seule fois.
- Vous présenter à un entretien SI votre dossier a été préselectionné. La préselection à la MLF se fait selon le barême du candidat et après passage devant une commission.
Certains candidats se plaignent de l’opacité du fonctionnement de la MLF concernant le traitement des dossiers. Cependant, si vous souhaitez partir en couple, la MLF favorise ce type de mutation.
Nous avons vu que le statut d’expatrié est difficile a obtenir car il est très avantageux, qu’il y a beaucoup de candidats et qu’il faut en plus faire partie de la direction d’établissement (CPE, Principal(e), directeur(trice), formateur, etc…) ou avoir une agrégation ou certification. C’est pourquoi le contrat de résident peut s’avérer une bonne alternative.
Le contrat de résident, il n’est pas mal non plus
Vous n’avez pas réussi à obtenir le statut d’expatrié en raison de la concurrence et voulez à tout prix partir ? Vous ne remplissez pas les conditions pour devenir expat’ ? Quelle que soit la raison vous pouvez peut être envisager de vous tourner vers les postes en résidence. En choisissant (ou plutôt, en étant choisi) pour ce type de contrat vous avez moins d’avantages que les expatriés. Mais pas d’inquiétudes à avoir, il reste confortable et les conditions d’obtention sont moins drastiques. Attention cependant, la concurrence reste élevée donc armez vous de patience dans vos démarches.
Quels avantages ?
Vous hésitez à opter pour cette forme contractuelle parce que vous avez peur d’être lésé(e) ? Rassurez-vous, le statut offert dans le cadre de la résidence reste très attractif :
- Vous percevez le même traitement qu’en France (Ce qui peut être beaucoup dans certains pays !).
- Vous percevez une prime d’éloignement.
- Vous dépendez toujours du système social français.
Quelles conditions ?
Pour pouvoir prétendre accéder au statut de résident il y a des conditions à remplir :
- Etre titulaire de l’Education Nationale depuis au moins 3 ans
- Habiter dans le pays de destination depuis au moins 3 mois
Comment le demander ?
La procédure de recrutement peut varier selon l’organisme par lequel vous décidez de passer mais restent semblables que ce soit pour l’AEFE et la MLF. Vous devez :
- Remplir votre dossier de candidature avec toutes les pièces justificatives. N’oubliez rien, cela pourrait être fatal !
- Transmettre le dossier à votre chef d’établissement. Celui-ci émettra un avis sur votre candidature (venez avec une boîte de chocolat, cela peut aider 😉 ) et transmettra le dossier annoté aux services concernés.
- Attendre l’avis de la commission pour pouvoir sauter de joie.
- Attendre de recevoir votre avis de détachement pour que celui-ci soit effectif.
Notez bien, si vous êtes en couple, que la MLF est plus encline à favoriser les demandes de détachement en couple que l’AEFE.
Les programmes interétatiques
En plus de l’AEFE et de la MLF, il existe d’autres organismes qui proposent d’autres contrats souvent basés sur des accords entre pays. C’est par exemple le cas de :
- l’AFLEC (Association Franco-Libanaise pour l’Enseignement et la Culture).
- l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la jeunesse) qui propose un échange entre professeurs des écoles français et allemands. C’est par exemple ce qu’à fait Axelle qui nous a livré son témoignage.
- La DAREIC (Délégation Académique aux Relations Européennes, Internationales et à la Coopération) qui propose un échange avec le Québec.
- Le programme Jules Vernes qui permet d’enseigner le français dans un pays francophone.
- Le programme ERASMUS + qui permet d’aller observer ou dispenser des cours dans des établissements en Europe.
Vous voyez donc que si l’AEFE ou la MLF ne vous permettent pas de réaliser vos rêves de donner des cours à l’étranger, il y a peut être un autre organisme qui le peut ! Si vous voulez enseigner dans un pays en particulier renseignez-vous sur l’existence potentielle d’un programme d’échange.
Si vous êtes titulaire et pressés de partir et qu’aucune de vos demandes n’a abouti ou si vous n’êtes pas titulaire de l’Education Nationale, il existe d’autres moyens pour arriver à vos fins.
Si vous n’êtes pas titulaire
Vous avez pour projet de vous expatrier ? Le problème c’est que votre métier de sculpteur sur glace ne peut pas s’effectuer dans les pays chauds ? Pourquoi ne pas opter pour la voie de l’enseignement ? Que vous ne dépendiez pas de l’Education Nationale ou que vous ne soyez pas encore titularisé(e), il existe probablement une manière d’aller enseigner à l’étranger grâce au recrutement local, au bénévolat ou à l’assistanat.
Le contrat de recruté local
Vous ne remplissez pas les conditions pour obtenir le statut d’expatrié ou de résident mais voulez quand même enseigner à l’étranger ? Vous n’êtes pas prof mais avez un bac + 3 ? Le statut de recruté(e) local(e) est peut être la solution.
Ce contrat, de type privé, vous offre l’opportunité d’être recruté directement par l’établissement d’accueil. Ce qui signifie qu’il faudra effectuer votre demande directement auprès des établissements que vous visez et que le contrat sera établi entre l’établissement et vous. Ce type de contrat ne vous permet pas de dépendre du droit français et vous serez soumis aux barèmes salariaux et au régime social du pays d’accueil. C’est ce qu’a fait Marie qui nous raconte son expérience dans une super interview dans laquelle vous verrez que la chance sourit parfois aux audacieux.
Si vous êtes enseignant français il faudra donc vous mettre en disponibilité car l’Education Nationale ne sera plus votre employeur.
Même si le contrat de recruté local semble moins avantageux que ceux présentés précédemment, il vous permet toutefois de pouvoir bénéficier en priorité d’un statut de résident si un poste se libère dans votre pays. La patience peut payer !
L’assistanat
Vous êtes jeune et avez envie de vivre une expérience enrichissante ? Le poste d’assistant(e) en langue est peut être fait pour vous. Vous assisterez un professeur de français dans votre pays de destination pour une période allant de 6 mois à 1 an.
Pour pouvoir prétendre à un poste d’assistant les conditions varient en fonction de votre pays d’accueil et sont en général les suivantes :
- Etre âgé de minimum 20 ans et maximum 35 ans.
- Maîtriser (au moins un peu) l’idiome de votre pays d’accueil.
- Avoir minimum Bac+1.
- Un diplôme en langues est souvent exigé ou, à tout le moins, bienvenu.
Il faut savoir qu’a priori, vous ferez plus cela par curiosité et envie de découvrir la culture d’un pays que par appât du gain car ce n’est pas avec ce que vous allez gagner que vous allez devenir riche 😉
Le service civique
Vous êtes jeune et motivé(e)? L’aventure ne vous fait pas peur ? Alors, tentez l’expérience du service civique.
Même si cela reste assez méconnu du grand public, le service civique permet d’effectuer des missions à l’étranger. Il est ouvert aux jeunes entre 18 et 25 ans et s’effectue sur une période allant de 6 mois à une année. Et le top, c’est que vous touchez les émoluments du service civique français, soit la somme vertigineuse de 573 € par mois ! De plus, vous dépendez du système social français (et ça, c’est cool quand même !)
La mission humanitaire
Différents organismes humanitaires proposent des missions éducatives à l’étranger et peuvent vous permettre de partir sans conditions d’âges ou de diplômes. Si vous êtes vraiment motivé(e) et que l’argent n’est pas votre priorité cette solution peut vous convenir !
Comme nous avons pu le voir, que vous soyez enseignant titularisé ou non, vendeur de machine à réchauffer les glaçons ou étudiant, entre les contrats d’expatrié, de résident, de recruté local, d’assistant ou encore de service civique, il y a forcément un moyen de partir. Alors, on part où à la rentrée prochaine ?